un sauvage honnête homme

Peu de gens se souviennent aujourd’hui de la place occupée par Jean-Jacques Pauvert dans le monde de l’édition et comment ce dénicheur de talents a traversé le XXème siècle, en semant derrière lui, des textes inconnus qu’il livrait au monde dans leur intégralité, et souvent pour la première fois. Qu’il a été l’éditeur d’un certain nombre d’esprits insoumis dont Jean Genêt, Georges Bataille, André Breton, Raymond Roussel, Alfred Jarry, Pauline Réage (Histoire d’O), Albertine Sarrazin, Guy Debord… et le premier à éditer intégralement les oeuvres du marquis de Sade, dans les années de glaciation intellectuelle de l’après-guerre. Acte de défi qui lui valut une dizaine d’années de procès.
Jean-Jacques Pauvert vivait solitaire, dans une modeste demeure, dont la terrasse ombragée s’ouvre, comme un décor de théâtre, sur la Méditerranée et les îles du Levant.

C’est l’image de ce vieil homme au rire enfantin, empreint de gravité et d’une sorte d’“allégresse particulière”, que j’ai voulu montrer, “sauvage honnête homme”, au crépuscule d’une vie passionnée, dont la fascination pour Sade est plus que jamais vivante.
Homme des bois et homme de lettres, il nous incite à nous interroger sur nos certitudes vacillantes et sur ce que Sade n’a jamais cessé d’écrire « quelle énigme que l’homme !  ».

Maria Pinto

" Passionnée d’art et de littérature, mon parcours universitaire se situe entre ces deux pôles, puisque j’ai été étudiante à l’université de Rouen en Lettres Modernes, à Paris VII en Arts Plastiques puis à l’école des Beaux Arts de Rouen. J’ai été amenée à faire diverses expositions pendant les dix années où j’étais exclusivement artiste plasticienne, et c’est cette pratique pluridisciplinaire qui m’a amenée vers le cinéma documentaire. J’ai exercé d’autres métiers : traductrice du Portugais et de l’Espagnol d’œuvres poétiques, de textes critiques sur des artistes pour des catalogues d’exposition, journaliste, photographe. J’ai enseigné l’histoire de l’Art et animé divers ateliers artistiques. 
Après avoir écrit et réalisé quelques courts-métrages, j’ai réalisé en 2005, mon premier film documentaire « Explication des salamandres », qui raconte les ombres du roman familial et les cicatrices de l’exil. Propos autobiographique, ce film, aux antipodes d’un réalisme stérile, permet que s’exprime, singulièrement, la vérité de chaque protagoniste (celle de mes parents et la mienne). Festivals : Guth Gafa Irlande, Doc’Ouest Bretagne ; festival du film ethnographique, Paris, Ao Norte, Viana do Castelo, Portugal

En 2008 : « Un ciel à part » est le deuxième volet consacré à ma culture d’origine. J’ai filmé dans leurs activités communautaires, des émigrés portugais qui réinventent, à travers la fête et les traditions folkloriques, le pays qu’ils ont quitté. Ils se retrouvent, jeunes et vieux, dans une ancienne salle de cinéma de la banlieue de Rouen, siège de leur association, pour se souvenir et apprivoiser l’exil. Le film suit quatre personnages principaux, qui nous initient à la « saudade » et à ce Portugal mythique. 

En 2010 : « Les mauvais rêves de Monsieur Antunes » explore, entre fiction et documentaire, l’univers littéraire du grand écrivain portugais Antonio Lobo Antunes. Le décor est la ville de Lisbonne, où, à des personnes réelles rencontrées par hasard se mêlent des personnages de fiction qui parcourent les lieux-mêmes des romans de l’écrivain. Ils nous racontent, dans une ambiance de pluie et de larmes, des fragments d’existences désenchantées. Festival : Festafilm, Montpellier, Paris

En 2012 : « Un sauvage honnête homme », est le portrait poétique de Jean-Jacques Pauvert, éditeur des plus grands écrivains, maudits, insoumis, interdits de notre littérature. Saisi dans son nid d’aigle provençal, au milieu d’une nature exubérante, ce vieux sage au rire enfantin, nous éblouit de son indomptable amour de la liberté et de sa passion jamais éteinte pour le marquis de Sade, qu’il fut le premier à sortir de la clandestinité. Sa complice de toujours Annie Le Brun vient lui rendre visite pour évoquer le sulfureux marquis. Projections : Maison de l'université de Rouen, dans le cadre du Master « lire Sade autrement » ; Argentat, en Corrèze ; Scam, Paris ; Cinéma Omnia, Rouen

En 2014 : « Moi qui duperais le Bon Dieu » fiction documentaire sur la correspondance du prisonnier Sade dans le donjon de Vincennes. C'est lors de cette longue détention qu'il débute sa carrière d'écrivain en rédigeant une importante correspondance, notamment des lettres à sa femme. Le film, loin de toute reconstitution historique, met en scène une lecture des lettres les plus incendiaires du marquis. Une répétitrice "corrige" les essais de quatre comédiens travestis. Le cercle à l'intérieur duquel se jouent les passions, est aussi l'espace physique qui conduit les mouvements de caméra, tout concourt à donner une voix et un corps au texte sadien. Projections : Cinéma Omnia, Rouen (mois du film documentaire); SCAM, Paris ; Théâtre de l’Union de Limoges ; Université de la Sorbonne, dans le cadre de la journée des femmes.

En 2017 : « Bovary tout contre Butterfly » documentaire de création, C’est l’histoire d’un mec, tombé amoureux de la féminité. Entre Evreux et Osaka, je fais un portrait du photographe Jean Rault, par ses modèles et par les femmes qui l’attendent ici et là-bas. (En post-production ; diffusion décembre 2017)
Avec
Jean-Jacques Pauvert
Annie Le Brun
Ugo Broussot
Image

Hugues Gemignani

Son

Rosalie Revoyre

Masque

Nicole Princet

Costume

Christine Vallée

Régisseur

Céline Naji

Montage

Cédric Le Floch

Mixage

Didier Cattin

Une coproduction Antoine Martin Production
Groupe Galactica
et
TV Rennes 35
Avec la participation
Réseau des télévisions locales de service public – TLSP
Avec le soutien
de la Procirep, société des producteurs
de l’Angoa
du Centre National de la cinématographie et de l’image animée

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